Vérifier ses hypothèses ou ses prédictions
Au quotidien, l’être humain émet des hypothèses ou des prédictions. Par exemple, vous anticipez les émotions des gens que vous côtoyez à partir de vos observations; vous anticipez l’intérêt à tirer de la lecture d’un livre à partir de sa page couverture; la présence d’un service de voiturier devant un restaurant vous amène à conclure que le coût pour manger dans ce restaurant est probablement exorbitant, etc.
Lorsque vous émettez des prédictions ou des hypothèses avant de commencer à lire, vous tentez de deviner ce qui s’en vient dans votre lecture. Si vous lisez un texte qui traite de l’impact des changements climatiques sur la santé des humains, il vous vient déjà à l’idée certains problèmes de santé possibles causés par le réchauffement de la planète. Par exemple, les pollens en suspension, qui affectent la qualité de l’air, provoquent des réactions allergiques chez certaines personnes. Ainsi, vous devez par la suite vérifier la justesse de vos prédictions en cours de lecture. Lorsque la prédiction s’avère juste, elle vous permettra d’apprendre quelque chose qui s’ancrera plus solidement dans votre mémoire. Lorsqu’elle ne l’est pas, elle vous permet tout de même d’apprendre quelque chose, celle d’anticiper différemment lorsqu’une situation similaire se présentera pour d’autres textes.
Évaluer les prédictions et en générer de nouvelles sont des actions nécessaires pour construire le sens de ce que vous lisez. Les indices sur l’information qui se trouvent dans un texte et vos connaissances vous permettent de prédire la suite. Vous poursuivez votre lecture pour valider, rejeter, modifier vos hypothèses ou même, pour en émettre de nouvelles, et ce, à partir des nouveaux indices que vous rencontrez dans le texte que vous lisez. Les hypothèses vous permettent donc, comme lecteur, de vous motiver à poursuivre votre lecture et de vous aider à comprendre la suite.
En vérifiant vos hypothèses en cours de lecture, vous devriez garder à l’idée qu’il importe non seulement de rechercher l’information qui confirme votre hypothèse, mais aussi de tenir compte de l’information qui ne la confirme pas.
Les avantages
La vérification de vos hypothèses en cours de lecture vous permet d’ajuster soit votre intention de lecture si vous trouvez une information qui ne correspond pas à celle-ci ou tout simplement de changer de texte si celui ne correspond pas à ce que vous cherchez. Elle vous aide à garder votre concentration sur le contenu du texte et à rester plus actif pendant que vous lisez.
Pour amorcer votre démarche
Questions à vous poser :
(adapté à partir de Giasson, 1990, p. 141) :
- Ma prédiction est-elle juste? Est-elle confirmée dans le texte?
- Ma prédiction ou mon hypothèse peut-elle être contredite en lisant le texte?
- Les informations dans le texte vont-elles à l’encontre de ma prédiction?
- Si ma prédiction n’est pas juste, ai-je assez de preuves pour la rejeter?
Si votre hypothèse ou prédiction n’a pas été réfutée à partir de la lecture d’un texte que vous avez complétée, cela ne signifie pas nécessairement que celle-ci est confirmée. En effet, elle peut être réfutée ultérieurement dans le texte ou lors de la lecture d’un autre texte, car vous n’aviez pas pris en considération tous les éléments du sujet, par exemple.
Exercice :
Lorsque vous émettez des hypothèses sur le contenu du texte avant de débuter votre lecture, ayez le réflexe de les valider ou de les infirmer en cours de lecture.
Vous pouvez, avec un collègue de classe, vous exercer à faire des prédictions à haute voix pour ensuite les vérifier lors de la lecture du texte. Ainsi, plus vos prédictions ou vos hypothèses sont erronées, meilleure sera la démonstration que vous devez systématiquement réviser la justesse de vos prédictions en cours de lecture.
Par exemple, à partir du texte suivant, ayant pour titre « Développement des adolescents », quelles sont vos prédictions? De quoi le texte va-t-il traiter à partir du titre? Écrire des idées sur une feuille.
Pour aller plus en profondeur, faites ressortir les éléments qui vont à l’encontre ou qui confirment les prédictions de départ et expliquez pourquoi celles-ci sont rejetées ou confirmées.
S'autoquestionner
Pendant que vous lisez, l’autoquestionnement consiste à chercher les réponses à des questions que vous vous êtes posées avant de commencer votre lecture (Schmitt, 2005). Ces questions sont élaborées à partir du titre et des sous-titres d’un texte que vous aurez changé en question, par exemple.
Les questions vont orienter votre attention vers les éléments du texte qui vous sont plus pertinents et aident à trouver l’information importante (Zwiers, 2008). Le défi consiste alors à formuler une bonne question qui vous aidera à faire des liens entre les idées d’un texte et vos connaissances antérieures.
Les avantages
La formulation de questions aide à définir une intention de lecture et les réponses contribuent à construire le sens du texte. L’autoquestionnement permet de traiter l’information au fur et à mesure que celle-ci se présente, améliore la rétention de l’information, facilite le rappel au moment opportun et développe la pensée synthétique.
Pour amorcer votre démarche
Lorsque vous abordez des sections de texte, des chapitres :
- Changez le titre en question;
- Regardez les questions possibles au début ou à la fin du chapitre.
- Tentez de répondre aux questions Qui? Quoi? Où? Quand? Comment? Pourquoi? Précisez ces questions en lien avec votre sujet, par exemple : Qui a inventé cette méthode? Quelles sont les avantages ou les inconvénients de…? Comment peut-on appliquer concrètement cette idée? Et à quel moment?
Exercice :
À l’aide d’un texte que vous aurez choisi, transformez un titre en une question.
Pendant la lecture, il s’agit de trouver des questions qui résument l’information lue. Autrement dit, vous lisez la réponse et vous trouvez la question1
Référez-vous chaque fois à cette technique lorsque le survol d’un texte est nécessaire.
Mise en garde :
Le succès de ces stratégies ou de ces actions dépend de votre sérieux et de votre persévérance. Vous pouvez vous associer avec des collègues qui veulent étudier et réviser sérieusement la matière.
Le recours à l’autoquestionnement dépend de votre habileté à formuler des questions qui sont pertinentes et qui font le tour de la matière. Vous devriez utiliser des contenus avec lesquels vous vous sentez à l’aise.
Cette méthode ne s’applique possiblement pas à toutes les matières, à vous de juger de la pertinence.
Sources :
[1] Voir exemple dans Barbeau et al., 1997, p. 211-212 et 220, annexe G
Garder en tête son intention de lecture
À l’étape de la préparation de votre démarche de lecture, vous avez vu qu’une intention de lecture oriente votre démarche selon la nature et l’ampleur de la tâche à effectuer : faire un résumé, préparer un exposé oral, se familiariser avec le contenu d’un texte pour assister à un cours, etc. Selon votre intention, certains types de lecture sont à privilégier : la lecture traditionnelle, indicative ou sélective, en diagonale, la lecture active et analytique (Bertrand et Azrour, 2004). Ainsi, selon le but que vous devez atteindre, vous devrez déterminer votre manière de lire (Falardeau et al. s.d.).
Les avantages
En choisissant une manière de lire appropriée à l’intention de lecture, vous serez en mesure d’atteindre le but que vous vous êtes donné, et ce, de manière efficiente.
Pour amorcer votre démarche
Questions à vous poser :
- Quelle était mon intention de lecture au départ?
- Quelles sont mes attentes comme lecteur par rapport au texte que je suis en train de lire?
- De quelle façon vais-je atteindre mon but?
- Quelle est la manière la plus appropriée de lire mon texte (lecture sélective, analytique, diagonale, etc.)?
- Est-ce que j’ai besoin de lire quelques passages ou le texte en entier?
- Est-ce que j’ai besoin de faire plusieurs lectures des textes?
- Que devrais-je prendre en notes tout au long de ma lecture?
Exercice :
Dans le cadre d’un travail écrit où vous devez utiliser un ou plusieurs textes, choisissez-en un pour effectuer le présent exercice. Ce texte peut être une section d’un chapitre ou un article.
Selon votre intention à l’égard de ce texte, faites-en une lecture en diagonale pour voir si le texte correspond à cette intention de lecture. Pour ce faire, vous pouvez également recourir à la lecture sélective.
Démarche pour une lecture indicative (ou sélective) :
- Identifiez la page couverture, le titre, le nom de l’auteur et son statut;
- Identifiez l’année de publication et le nom de la maison d’édition;
- Lisez la table des matières, pour saisir la nature du contenu et ses composantes;
- Consultez l’index et le glossaire (s’il y a lieu) pour identifier les thèmes;
- Effectuez une lecture rapide de l’introduction et de la conclusion;
- Effectuez une lecture complète (attentive et critique) du commentaire à l’endos du volume.
Après une lecture sélective de l’ouvrage ou du texte, demandez-vous si vous avez trouvé la ou les réponses aux questions que vous avez formulées avant votre lecture (Tremblay et Perrier, 2000, p. 46)
Démarche pour une lecture en diagonale :
- Repérez les éléments constitutifs (introduction, développement, conclusion ainsi que les parties et sous-parties du développement);
- Identifiez la structure du texte (informatif, argumentatif, narratif);
- Recherchez les mots-clés;
- Portez attention au début, au milieu et à la fin d’un paragraphe (contiennent souvent l’essentiel);
- Portez attention aux mots en italique, en gras, aux phrases soulignées, aux tableaux, aux figures, aux chiffres et aux statistiques;
- Repérez les mots de liaison (connecteurs, marqueurs de relation). Ils font des liens entre les idées, annoncent des arguments, des conclusions, etc.;
- Ne pas faire de lecture continue.
Démarche pour une lecture active :
Une fois vos textes sélectionnés, utilisez la lecture active afin d’en approfondir le contenu.
Mise en garde : souligner un peu ou trop ne consiste pas en de la lecture active.
La technique proposée consiste à indiquer au crayon plomb (pour pouvoir effacer si nécessaire) quelques lignes pour identifier les éléments importants :
- Encadrez les mots-clés (ils reviennent souvent dans le texte);
- Encerclez les mots de liaison;
- Soulignez les idées principales et reformulez-les dans vos mots, dans la marge;
- Utilisez des accolades, parenthèses pour les passages principaux (définitions, arguments, explications, exemples, statistiques, chiffres, etc.);
- Mettez des abréviations, des commentaires ou des annotations dans la marge;
- Servez-vous de flèches, de symboles, de couleurs pour lier les idées;
- Identifiez et numérotez les parties si nécessaire.
Démarche pour une lecture analytique :
Ce type de lecture consiste à décomposer un texte afin de mieux l’analyser (Ruph, 2002). Afin de bien comprendre un texte, il est important d’analyser chacune des parties qui le composent (chaque phrase et chaque paragraphe jouent un rôle dans un texte).
- Repérer les articulations (titres, sous-titres)
- Examiner les relations entre les paragraphes
- Dans chacun des paragraphes, repérer des marqueurs de structure (en premier lieu, deuxièmement, etc.) et des marqueurs de relations ou de transition (cependant, néanmoins, par ailleurs, etc.)
Les marqueurs vous donneront une bonne idée de la manière dont les idées sont articulées entre elles (les faits, arguments, nuances apportées par l’auteur). En analysant le texte à l’aide de ces indicateurs, vous pourrez vous assurer d’une compréhension précise. En annotant les marges à l’aide de techniques qui aideront à identifier la structure du texte (ex. numérotation, court énoncé résumant l’idée du paragraphe, flèches), vous serez en mesure de mieux percevoir la structure du texte et de voir comment les idées progressent.
Évaluer sa compréhension
Dans nos activités quotidiennes, nous avons tendance à surveiller la manière dont nous performons. Par exemple, lorsque nous pratiquons une activité, telle que la course à pied ou bien un sport d’équipe, nous sommes souvent à la recherche de moyens pour nous améliorer. Lorsque nous préparons un repas, nous goûtons pendant que nous cuisinons afin de nous assurer que le tout soit à notre goût. Lorsque que nous lisons, nous devrions avoir ce même type de réflexe pour améliorer notre efficacité.
La compétence à lire comprend donc cette habileté à évaluer votre propre compréhension de ce que vous lisez de manière la plus juste possible. Cette évaluation vous permet de prendre conscience de ce que vous comprenez et de vous en servir pour vous guider (Zwiers, 2008). Ainsi, l’évaluation de votre compréhension vous permettra d’en identifier la cause et de modifier vos stratégies en vue de rétablir votre compréhension.
Les lecteurs et lectrices experts ont recours à plusieurs opérations lorsqu'ils lisent un texte : ils vont prédire et élaborer, ils ont recours à des moyens pour rétablir un manque de compréhension, ils vont se questionner pour vérifier leur compréhension, ils prennent des pauses pour se rappeler des informations importantes qu’ils viennent de lire (Lachapelle, 1999). Cela dit, les lecteurs compétents ne se concentrent pas sur les détails d’un texte, ils vont plutôt se concentrer sur l’ensemble du message que l’auteur tente de transmettre (Zwiers, 2008).
L’évaluation de la compréhension en lecture consiste, d’une part, à être conscient de votre incompréhension, c’est-à-dire du moment où la construction du sens est interrompue. Des stratégies de lecture pour y remédier peuvent alors être mobilisées. D’autre part, l’évaluation de la compréhension comprend la capacité à savoir que parfois, comme lecteur, vous vous faites des représentations erronées de ce que vous lisez (Lachapelle, 1999). Ces prises de conscience vous permettent ainsi de voir l’importance d’aborder un texte ou un extrait de texte difficile à l’aide de stratégies qui vous permettront de mieux le comprendre (ex. relire, ajuster sa vitesse de lecture, expliquer un extrait d’un texte à quelqu’un d’autre, etc.)
Les avantages
Permet de tirer le maximum de vos lectures et de comprendre vos textes.
Permet de garder le cap sur votre intention de lecture, de maintenir votre attention et votre motivation.
Pour amorcer votre démarche
L’évaluation de votre compréhension consiste à prendre une pause et à faire un rappel des points essentiels. Il est recommandé de prendre des pauses aux vingt minutes (ou moins, selon vos besoins) et de vous demander comment vous résumeriez ou expliqueriez les points saillants du texte à quelqu’un d’autre (Barbeau et al., 1997).
Reformuler à l’écrit les idées principales d’un texte constitue un excellent moyen d’évaluer son niveau de compréhension (voir section qui porte sur le résumé ou la paraphrase).
Certains signes vont vous indiquer que vous avez perdu le fil de ce que vous lisez (Zwiers, 2008) :
- Je n’arrive plus à former des images dans ma tête;
- Je ne trouve pas de réponses à mes questions;
- Je dois relire un extrait;
- J’ai du mal à me détacher des mots de l’auteur pour tenter d’expliquer;
- Mon esprit vagabonde, je pense à autre chose malgré mes tentatives de me recentrer sur la tâche;
- Ce que je lis semble entrer en contradiction avec les idées précédentes;
- Je n’arrive pas à résumer ou à me rappeler ce que je viens de lire;
- Je n’arrive pas à prédire la suite du texte;
- J’ai de la difficulté à faire des liens entre les idées;
- Tout semble important dans le texte, ou au contraire, rien ne semble pertinent.
Questions à vous poser :
Pour vous aider à évaluer votre compréhension :
- Quel est mon niveau de compréhension du texte ou de la section concernée (claire, incomplète, nulle)?
- Suis-je en mesure de reformuler les idées et de les expliquer à quelqu’un d’autre?
- Est-ce que je retiens de l’information dans le texte?
- Que se passe-t-il dans ma tête lorsque je ne comprends pas (décrochage, pensées négatives, frustrations, découragement)?
- Quelle est la cause de cette incompréhension (ex. vocabulaire très spécialisé, texte scientifique, sujet nouveau, texte ambigu).
Gérer sa compréhension
Ne pas comprendre un texte (ex. un écrit scientifique, un texte qui traite d’un sujet nouveau) du premier coup est tout à fait normal, car les idées sont souvent complexes et il importe d’investir le temps requis et l’énergie nécessaire pour en comprendre le contenu. Dans ces circonstances, les lecteurs expérimentés savent qu’il faut parfois lire lentement et recommencer une lecture afin de bien situer les idées de l’auteur (Dionne, 2001). Le lecteur peut aussi faire des allers-retours dans le texte pour établir des liens entre les idées, recourir au contexte pour s’approprier un nouveau vocabulaire, etc. Comme le processus d’écriture, une première lecture consiste en un premier jet, alors que les autres lectures consistent en une révision du texte. La relecture de texte permet de noter les parties qui n’ont pas été bien comprises et à traiter à nouveau certains segments afin de mieux en saisir la portée.
Ajuster le rythme
Parfois, il faut veiller à ajuster sa vitesse de lecture lorsque le contenu devient difficile ou plus facile ou encore, selon le type de texte (roman, journal, analyse de cas, texte scientifique, etc.). Les lecteurs efficaces varient leur vitesse de lecture selon la nature et le niveau de difficulté du texte et aussi selon les objectifs fixés. En effet, certaines sections du texte peuvent être parcourues rapidement tandis que d’autres méritent plus d’attention. En général, une lecture lente fait perdre l’intérêt et la concentration, tandis qu’une lecture trop rapide est pertinente lorsqu’elle ne nous empêche pas de bien comprendre le texte ou lorsqu’elle n’empêche pas de prendre des pauses et de réfléchir (Goulet et Lépine, 1988). Parfois, il faut ralentir, relire plusieurs fois et décomposer certaines parties d’un texte ou d’une phrase afin de bien en saisir le sens.
Deviner des mots inconnus et en retenir le sens
Lorsqu’un nouveau mot est rencontré, recourir au contexte de la phrase (ou du texte) pour prédire et construire le sens peut aussi s’avérer efficace. Afin de comprendre un mot et bien l’utiliser dans des situations d’écriture ultérieures, il est souvent nécessaire de définir le ou les concepts nouveaux, sinon, le danger de comprendre de travers nous guette (Tremblay et Perrier, 2000). Il est normal d’avoir à apprendre un vocabulaire relié à la discipline dans laquelle vous étudiez (Tremblay et Perrier, 2000). L’apprentissage de ce vocabulaire améliorera votre compréhension de textes, notamment par la création d’un lexique personnel et en ayant recours au dictionnaire et parfois, à des dictionnaires spécialisés (ex. dictionnaire de l’éducation, le grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française).
Les avantages
Permet de donner du sens à ce qui semble ambigu au premier abord.
Permet d’éviter les erreurs de compréhension et d’interprétation.
Pour amorcer votre démarche
Lorsque vous avez du mal à comprendre un texte ou un extrait de celui-ci, lire à haute voix cet extrait jusqu’à ce que les idées deviennent plus claires peut être un moyen à déployer.
Lorsqu’il s’agit d’une phrase complexe, prenez le temps de décortiquer les idées contenues dans celle-ci. C’est en relisant, peut-être plusieurs fois, à différents moments, l’extrait qui pose défi que vous y parviendrez.
Exemple d'une phrase complexe décortiquée
(Tiré d’un texte de Jim Cummins (1) , traduction libre)
Bowen affirme que:
Ce qui, pour moi, confirme réellement la thèse selon laquelle le choix de la langue à utiliser comme moyen d’enseignement n’est pas le facteur déterminant du succès pédagogique est la disponibilité de preuves contraires, des expériences dans lesquelles des étudiants qui étudient dans une deuxième langue ont égalé ou ont surpassé ceux qui étudient dans leur langue maternelle. Cela ne devrait pas se produire si «l'effet de balance» de Macnamara se concrétise. (1977, p. 110-111)
Décortiquer :
- La thèse : le choix de la langue à utiliser comme moyen d’enseignement n’est pas le facteur déterminant du succès pédagogique
- Ce qui confirme cette thèse = disponibilité de preuves contraires
- Les preuves contraires : des étudiants qui étudient dans une deuxième langue ont égalé ou ont surpassé ceux qui étudient dans leur langue maternelle.
- Effet de balance : on peut conclure que selon l’effet de balance, des étudiants qui étudient dans une deuxième langue auraient des résultats inférieurs.
Pour améliorer votre rythme de lecture
(adapté à partir de Goulet et Lépine, 1988)
- Éliminez les habitudes qui ralentissent votre lecture : bouger les lèvres, prononcer les mots mentalement, faire glisser les doigts ou un crayon sur chaque mot, déplacer la tête de gauche à droite en lisant les lignes;
- Tentez de déchiffrer le plus de mots possible d’un seul coup en découpant les phrases en groupes logiques plutôt que de porter une attention sur chacun des mots;
Si vous saisissez mal le sens d’un mot, poursuivez votre lecture avant de relire, car il est possible qu’en cours de route vous obteniez des éléments nécessaires à sa compréhension :
- continuez de lire le paragraphe et tentez d’anticiper la suite;
- le début et la fin des paragraphes ou chapitres contiennent souvent des informations importantes;
- lisez un texte difficile une première fois. Par la suite, une relecture plus approfondie permet d’établir des liens plus facilement grâce à une vue d’ensemble.
Pour trouver le sens d’un mot
(Zwiers, 2008)
Questions à vous poser :
- Quel est le contexte du mot ou de la phrase?
- Quels indices peuvent m’aider à comprendre le sens du mot ou de la phrase?
- Que peut vouloir dire ce mot ou cette phrase dans ce contexte?
- Puis-je reconnaître certaines parties de ce mot (préfixe, suffixes) et leur donner une signification que je connais?
- Quels autres mots ont des parties similaires?
Création d’un lexique personnel pour s’approprier le nouveau vocabulaire
Avez-vous un lexique personnel pour vous aider à vous approprier les concepts reliés à votre domaine d’études? La création d’un lexique personnel (avec un petit cahier spiral) peut être d’une grande aide pour acquérir des concepts nouveaux.
- Notez dans votre lexique le sens donné par un dictionnaire général et un dictionnaire spécialisé (si tel est le cas).
- Vous pouvez écrire la définition du mot inconnu (encerclé, encadré ou identifié de manière particulière) dans la marge du texte en
- Si les termes ne sont pas toujours clairs, il est possible de se servir de dictionnaires spécialisés (ex. dictionnaire de l’éducation, des synonymes, étymologique, etc.).
Sources :
[1] Cummins, J. (1979). Linguistic Interdependence and the Educational Development of Bilingual Children. Review of Educational Research, 49(2), Pp. 222-251.